Sexe, jouir : deux mots et un sujet central pour l’humanité.
Si la sexualité a pour but de nous reproduire, il est évident qu’elle est plus que cela. Elle est un monde : celui du plaisir. L’espèce humaine a la possibilité de vivre sa sexualité autrement que pour se reproduire. Le sexe est un moyen de jouir. Le mot est fort. Comment se fait-il qu’elle soit encore dans nos sociétés un sujet tabou et un interdit ? Comment se fait-il que la sexualité soit réprimée ou niée ? Comment se fait-il qu’il soit plus facile de montrer des images de meurtres ou de guerres que de voir celles d’un couple faisant l’amour avec volupté ? Comment se fait-il que la sexualité soit encore marquée par des violences ? Le drame des viols et les violences sexuelles touche encore trop de femmes.
C’est donc l’une d’elle, Brigitte Lahaie, qui en parle le mieux. Figure emblématique dans les années 70 de la libération sexuelle, elle était une actrice pornographique. Elle invite à une sexualité épanouissante, respectueuse et émancipatrice.
Depuis des années, elle ose parler d’un sujet chaud et sensible sur une émission de radio grand public, pour entendre les souffrances et aussi pour ouvrir les esprits. Elle brise alors les tabous, en parlant d’un interdit, où les lois morales et les conservatismes en tout genre maintiennent une omerta. A qui bénéficie la loi du silence sur la sexualité ? Très certainement aux peines à jouir qui ont tout à gagner au refoulement du plaisir. Alors que c’est l’une des voies qui pourrait amener les humains à plus de conscience…
Nos sociétés ont besoin de parler de sexualité pour apprendre à jouir. Trop de femmes souffrent de violences sexuelles, car trop d’hommes ont besoin d’apprendre le partage, l’écoute et le respect. À côté du monde du porno qui vend un modèle de sexualité stéréotypée, il est possible de créer, d’inventer et de découvrir une sexualité qui ouvre à la félicité, la joie, l’extase pour des adultes consentants. Tout un programme.
Réjouissons-nous d’avoir ce mot, jouir, pour décrire l’effet que procure l’orgasme. Nos amis allemands ne l’ont pas. Nous pourrions leur en faire cadeau. Et nous pourrions nous inspirer de certaines sociétés plus avancées dans le domaine comme certaines tribus amérindiennes. Elles avaient dressé une cartographie de la jouissance, dans laquelle les orgasmes les plus puissants permettaient aux amants de vivre des expériences d’expansion de conscience cosmique. Les portes de la félicité nous attendent.