Un homme peint. On sent son souffle, son geste appliqué qui court sur la toile. On voit les tons chauds, jaune-orangers. On devine le motif : une coquille d’escargot, qui s’élargit en une sorte de tourbillon, cosmique. Le peintre fait entrer la lumière, oriente le regard, donne vie à la toile. Son mouvement est pictural et musical, l’homme cherche une fréquence harmonieuse, joue avec les ombres et les ondes, ajuste les tonalités, de la couleur. Le bleu, recouvert de violet, se change en outremer. Dehors, les cloches sonnent. L’abstraction devient figurative. Un pinceau plus fin pour l’aplat. Un chiffon plus sec pour les retouches. Il élimine le tracé, efface intuitivement, puis repeint. Constamment, jusqu’à son achèvement, le peintre retravaille la toile en une successions de repentirs.